Je suis vêtue d’un peignoir crème des plus doux, pieds nus, les ongles de pieds vermeil, une serviette claire sur la tête. J’ai un masque vitalisant sur le visage qui me donne un air de momie épanouie. Je marche du bout des pieds vers un grand bassin agrémenté de lumières aux couleurs pastel, surmonté d’une légère couche de vapeur d’eau. Je quitte mon peignoir, le laissant glisser à mes pieds et former une œuvre non animée. J’attends quelques instants, entièrement nue, ma serviette sur la tête, en laissant l’air d’été caresser ma peau veloutée. J’observe autour de moi les hautes colonnes grecques, couleur de marbre, fortes et rassurantes. Les ruines sont ouvertes sur un crépuscule solaire, rosé, azur et indigo.
Mes pieds se succèdent lentement sur la pierre fraiche et entrent dans la brume par un petit escalier aux jointures dorées. Je me laisse embrasser petit à petit par l’eau tiède aux odeurs de fleur d’oranger. Une fois à la taille, je prends le temps d’observer le ciel poétique et de me perdre dans son immensité.
Suspendue dans l’air, une carafe dorée s’approche au-dessus de moi et se fait fontaine d’une crème mielleuse que je mélange à l’eau, m’enduisant le corps de senteurs entêtantes. Je plonge mes bras dans l’eau claire pour en enlever le surplus ainsi que le masque qui s’estompe autour de mes yeux puis ressort délicatement du bassin par d’autres petites marches dorées. L’air estival m’enveloppe et je sens chaque parcelle de mon corps exister. Pliée à la hauteur de mon nombril, un peignoir de soie m’est proposé. Il se déplie avec fougue entre mes mains et une manche après l’autre, noué d’un nœud simple porté ample sur le devant, il achève d’embrasser les dernières gouttes qui restaient sur mon corps. Je m’allonge sur une pierre sombre, non travaillée qui se trouvait un peu plus loin à la hauteur des genoux, la serviette sur ma tête se dénoue et forme un oreiller confortable et je regarde finir de mourir le jour.
La PrInCeSs Du CrEpUsCuLe